Au début des années 2000, la Feuille d’avis d’Orbe disparaît, et laisse l’ancien district d’Orbe orphelin de son journal local. Denis-Olivier Maillefer et Jean-Claude Pigue, se lancent de le projet de rétablir un média local permettant de couvrir l’actualité de la région d’Orbe.
Au cœur de leur démarche, la volonté de mettre au point un journal réalisé par des habitants qui sont impliqués dans la vie des localités pour refléter au mieux le rythme des communes et de l’effervescence sociale, politique ou sportive qui les anime.
C’est en 2005 que L’Omnibus prend vie. Denis-Olivier Maillefer évoque cette période comme « probablement la plus intéressante », tant tout reste alors à construire : identifier un public potentiel ; mener des sondages pour mesurer l’intérêt réel pour ce nouveau titre ; trouver suffisamment de rédactrices, rédacteurs et pigistes pour assurer une couverture régulière… soit, poser les fondations d’un journal local et pérenne.
Il se souvient en particulier d’une séance organisée à l’été 2005, à Croy. Un large appel avait été lancé à la population afin de cerner les attentes, de mesurer l’enthousiasme et de déterminer si le projet trouvait un véritable écho dans la région. C’est lors de cette rencontre que la décision de se lancer fut prise, et à partir de laquelle les bases de cette aventure furent consolidées.
Quelques semaines plus tard, en septembre de cette même année, paraît le premier numéro de L’Omnibus, arborant une devise reflétant l’état d’esprit de ce projet :
« Modeste, mais ambitieux ».
Au fil de cette épopée longue de vingt ans ; L’Omnibus a célébré son vingtième anniversaire en 2025 ; de multiples anecdotes ont ponctué ce parcours, qu’elles concernent la vie locale, la politique ou encore l’histoire régionale. Pour en découvrir certaines, nous vous invitons à regarder la vidéo ci-dessus.
Denis-Olivier évoque également un sondage mené auprès des lecteurs, qui a révélé une certaine « sympathie et bienveillance » à l’égard du journal ; preuve, selon lui, d’un lien solide entre L’Omnibus et son lectorat. À la différence de régions plus « identitaires », il note cependant une marge de progression pour attirer davantage d’abonnés et ancrer encore plus profondément le journal sur son territoire. Il évoque ici le principal défi du journal, à savoir de maintenir son nombre d’abonnements et d’en générer de nouveaux. En effet, le lectorat est principalement âgé, et lors de décès ou départs en maison de retraite, il est difficile de palier à ces abonnements par de nouvelles souscriptions.
À travers sa propre expérience, Denis-Olivier analyse la région sous différents angles. Il souligne d’abord un tissu associatif local « dynamique, voire très dynamique », en particulier dans les petites communes. Il relève également le caractère malgré tout « assez identitaire » de la région, notamment à travers ses traditions, qu’elles soient d’ordre social, par la religion notamment, mais aussi par les activités artisanales ou industrielles qu’on y retrouve.
En fin d’entretien, M. Maillefer exprime le souhait de rendre hommage aux personnes qui ont contribué et contribuent encore à cette aventure. Il souligne que cela n’a rien d’anodin que de réunir des personnes de tout horizon ; un facteur à la retraite, un étudiant en mécanique ou encore un professeur à l’EPFL, tous animés par la volonté de s’engager pour leur région, en la racontant et en couvrant son actualité.
Si, à l’écrit, cet hommage peut paraître banal, il faut relever la sincérité et l’émotion avec lesquelles Denis-Olivier Maillefer a salué l’engagement de chacune et chacun au fil des ans. Un signe de reconnaissance profondément humain, qui rappelle que derrière chaque article, chaque photo et chaque initiative se trouvent des rédacteurs et pigistes passionnés, unis par l’attachement à leur territoire et le désir de valoriser celles et ceux qui font vivre cette partie du Nord vaudois.